Au détour d’un sentier, une biche et sa progéniture mâchouillent quelques branches; mon arrivée rompt leur quiétude, à tel point, que sur le coup ils restent rivés au sol. D’une mutuelle admiration, nous nous espionnons, nul ne sait qui est le plus surpris, un moment éphémère. Doucement, ils reprennent leurs ballades d’un pas léger et élégant, une scène féérique, détournant la tête, la maman chevreuil cligne de l'œil en appréciant la distanciation de ma présence.

Du souvenir de leurs mouvances et de leurs yeux divinement dessinés, j’improvise quelques lignes fluides sur ma toile, au retour à l’atelier. J'y inscris la luminosité fugace de cette fin de journée.

Ainsi, des variations de compositions tantôt coquines ou méditatives s'animent grâce aux techniques mixtes et contrastes de couleurs utilisées.

Se rappeler qu'un tableau - avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote - est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées.