Au gré de la sauvagine

Mes oies des neiges montent la garde, piétinent, se ravitaillent, flottent, s’envolent à la surface de mes canvas. Annonciatrices du changement de saison, au printemps comme à l'automne, ces grandes dames ailées, d'une fidélité indéfectible, squattent cieux et berges de nos plans d’eau, des sujets en perpétuelle mouvance où mon inspiration migre d’une toile à l’autre.

Il me plait à mettre en scène les comportements de ces infatigables veilleuses, bienveillantes communicatrices dont le jacassement rappelle mélodieusement les aboiements d'une meute de chiens. Afin d'amplifier ces intenses conversations, souvent je m'amuse à utiliser des collages de partitions de musiques déchirées où les notes rythment aléatoirement mes fonds de tableaux. Mes nuances de couleurs créent des ambiances diffusant l’évanescence de leurs évidentes qualités rassembleuses et réconfortantes.

L'art n'est pas un reflet, mais un lien.

René Huyghe (1906-1997)

La justesse des couleurs peut varier selon les aléas de la technologie.